Un village perché

Entre l’axe de la vallée du Rhône et la plaine de Marsanne, Sauzet tient une position dynamique de commune périphérique à Montélimar. Identifiée comme Site Patrimoine Remarquable (ex-Aire de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine), un des enjeux de cette commune est de parvenir à préserver, valoriser et affirmer son identité forte marquée par son village perché médiéval et ses faubourgs.

De là, une réflexion s’engage sur la réappropriation et la valorisation du modeste patrimoine des centre-bourg pour palier à l’étalement pavillonnaire et redynamiser la vie villageoise du cœur historique désinvesti. Le projet propose une alternative de densité et de qualité du cadre de vie aux pavillons dispersés qui détériorent la perception du village en faisant reculer la plaine cultivée, écrin paysager de la silhouette bâtie.

La première étape du projet se situe à l’échelle de l’urbanisme : définir les limites d’un faubourg à l’échelle du piéton et de l’habitant englobant les différents pôles commerçants et d’activités au sein d’une nouvelle enceinte cohérente. Les affirmer, c’est préserver les activités agricoles, c’est maîtriser l’urbanisation de la commune.

Il s’agit ensuite de qualifier les espaces publics et parcours au sein du nouveau faubourg. Le projet veut que la voiture traverse de nombreuses places qui remplacent les stationnements sauvages ; l’automobile s’invite sur l’espace piéton et non l’inverse. Le faubourg devient un lieu de rencontre et de relais pour les différentes mobilités : le piéton, la voiture, les vélos et le car scolaire.

Les nombreuses places mettent en avant les différents bâtiments notables, les commerces, les équipements publics et le pourtour du village perché. De nouveaux parcours sont créés dans l’idée d’un écoulement des flux piétons vers la départementale très commerçante. A l’inverse des bouclages automobiles sont créés afin de contourner le centre pour se stationner à sa périphérie immédiate sur les parkings agrandis des entrées du village.

Ce nouveau faubourg met alors en évidence un secteur à urbaniser dans son enceinte.

À l’échelle de l’architecture, le projet propose une “greffe péri-urbaine” adaptée au renouvellement du faubourg et aménageant des espaces de transitions et de coutures. L’interaction avec l’espace de la rue, autrefois prolongement de l’habitat est en quelque sorte une réinterprétation contemporaine des qualités architecturales du logement médiéval. À la fois par leur densité et leur silhouette, les 14 maisons mitoyennes implantées veulent s’intégrer à la jonction du tissu ancien et du tissu pavillonnaire comme une forme urbaine de “réconciliation” entre ces deux logiques d’urbanités.

L'architecterie a la volonté à travers ce projet d’exprimer un “habiter autrement” et plus largement un “vivre ensemble autrement” à Sauzet. Il est aussi support de réflexion et d'aide à la décision pour la municipalité pour l'élaboration de son Plan Local d'Urbanisme.